Tuesday, November 07, 2006

La création du monde


Dans un de mes cours, le prof nous a demandé d'imaginer la création du monde. Voici une de mes visions.

La naissance de Gaïa

Dans un temps indécis, il y a fort, fort longtemps, vivait Dame Mira. Une géante au corps fluide et gracieux, aux cheveux longs et cristallins couleur d’azur, qui allait et venait à travers l’univers, dans une robe longue avec traîne, aux accents de la nuit étoilée. Son terrain de jeu était un vaste endroit, plus grand encore que l’infini. Elle s’ennuyait atrocement, malgré les nombreux prétendants qui frappaient à sa porte. Le Soleil, vif, incandescent, aux lames de feu, lui brûlait les joues. Mars, l’amant colérique, lui faisait peur par ses grands transports emplis de haine, ses discours rageurs et sa passion étouffante. Jupiter quant à lui, était trop calme, trop rêveur. Près de lui, Mira était transparente. Tout à son monde intérieur enchanté, il s’occupait trop peu d’elle.
Il y eut aussi Saturne, le charmeur Saturne, qui l’étourdissait mais se jouait d’elle, la tenant prisonnière dans ses anneaux. Elle succombait de passion parfois, et de leurs unions naquirent de nombreux satellites, qui flottaient autour de Saturne, faisant sa fierté. Mira n’était pas heureuse. Bien vite, Saturne la trompa avec sa jolie voisine Fira. De dépit, Mira partait pleurer toutes les larmes de son joli corps, cachée dans la noirceur d’un coin de l’univers qu’elle repliait sur elle, pour ne pas qu’on la vit. Un jour, la Voie Lactée, sa confidente, surpris ce manège. Emplie de compassion, elle décida de présenter un de ses amis à Mira.
Le prétendant, Lune, avait des yeux qui reflétaient la beauté de l’Univers, qui passaient de l’argent le plus pur au doré lumineux, selon les inclinaisons de la lumière qui les entouraient. Mira se perdait dans ces yeux couleur étoile chatoyante. Leur union fut presque instantanée, mue par une forte attirance réciproque. Mira élu bien vite domicile chez Lune, se recroquevillant en lui, ne formant qu’un avec son compagnon. De ce très bel amour bénit par les étoiles naquit Gaïa. Malheureusement, cette fille si attendue était souffrante, aride et souriait faiblement. Elle avait une toux sèche persistante qui creusait des sillons dans son pauvre petit corps sablonneux. Voyant cela, Mira la serra dans ces bras, pleurant doucement sur le corps friable, implorant l’Univers de lui laisser sa fille bien-aimée.
Les pleurs s’étendirent dans les vallons, du souffle chaud de la mère, une marguerite étendit ses pétales. La magie s’installa, Gaïa s’emplit de vie et par ce même miracle, créa la vie. La clarté bienveillante de son père Lune, mit à jour tous les êtres qui était nés à partir de larmes fraîches et d’une marguerite. Mira relâcha son étreinte, retourna dans la maison de son amant Lune et, tous deux, ils regardèrent leur fille grandir, le rire pétillant comme une petite cascade les jours d’été, les yeux étincelants, le corps animé, grouillant de vie.

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